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vendredi 25 juin 2021

Sigismondo d'India - Lamenti e Sospiri Mariana Flores, Julie Roset et la Cappella mediterranea sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon

 La vie de Sigismondo d'India (1580?-1629?) est mal connue. On pense cependant qu'il naquit à Naples dans une famille d'origine palermitaine. Pendant la décennie 1600-1610, il est au service de diverses cours italiennes (Florence, Milan, Rome). Il se fixe ensuite à Turin à la cour du duc de Savoie de 1611 à 1623, époque sans doute la plus féconde de sa vie où il composa trois livres de madrigaux et quatre livres de monodies. Après son départ de Turin, il navigue entre Rome au service du cardinal Maurice de Savoie et Modène auprès de la famille d'Este. Après avoir composé Le Saint Eustache, un drame sacré et L'île d'Alcina, un drame musical sur le poème de l'Arioste, il se rend une dernière fois à Modène où il meurt (1,2).

Les œuvres de Sigismondo d'India contenues dans les deux présents disques ont été composées sur des textes de différents poètes parmi lesquels un génie universel, Francesco Petrarca (1304-1374), mais aussi d'autres moins connus comme Gianbattista Marino (1569-1625), Ottavio Rinuccini (1562-1621), Francesco Ferranti et le compositeur lui-même (3). A cette époque l'opéra était un genre balbutiant et Claudio Monteverdi (1567-1643), contemporain de d'India écrivait ses premiers chefs-d'oeuvre dramatiques (Orfeo 1607). Dans un contexte où triomphait encore la polyphonie vocale non accompagnée, héritée de la Renaissance, Sigismondo d'India (en même temps que Monteverdi) osa écrire de 1609 à 1623 des monodies accompagnées (appelées aussi madrigaux à une ou deux voix ou nuove musiche), pièces musicales dépourvues de contrepoint où le chant était monodique et les autres voix étaient assurées par les accords des instruments accompagnateurs. Cette innovation permettait à d'India en se concentrant sur le texte, d'inventer un nouvel art de la parole et à sa musique d'épouser tous les affects qui y sont contenus afin, selon lui, de toucher au plus près les passions de l'âme.


La Didone par Andrea Sacchi (1599-1661) Musée des Beaux-Arts de Caen

Les morceaux enregistrés ici appartiennent à deux catégories différentes: d'une part des airs ou lamenti, généralement sous forme de monodies à une voix et d'autre part des pièces plus légères au caractère populaire chantées souvent à deux voix. A la première catégorie appartiennent les chants les plus caractéristiques de cet enregistrement, des complaintes en valeurs longues, sans refrains, sans métrique évidente et dans lesquelles le temps semble s'arrêter. Quelquefois la ligne mélodique est agrémentée de vocalises acrobatiques (Mercé! Grido piangendo, Odi quel rossignolo). Les lignes de chant sont rien moins que banales avec des intervalles inhabituels, des chromatismes, de subtiles particularités comme le dit le compositeur. On notera l'étrange saut de neuvième mineure effectué sans préparation sur monti (les monts) dans Io viddi in terra angelici costumi, un madrigal composé sur un admirable poème de Petrarque ou encore les dissonances qui parsèment la ligne vocale de la plainte d'Armida, Là tra'l sangue e le morti. L'écoute demande une attention soutenue à l'auditeur habitué à des structures musicales classiques bien balisées et le danger de perdre le fil est permanent. Ce style monodique atteint un sommet avec la Lamentatione d'Olimpia et Infelice Didone, vastes scènes dramatiques dans lesquelles deux femmes abandonnées par leurs amants vont mourir d'amour. Dans ces deux œuvres, les voix épousent au millimètre près les inflexions du texte de Sigismondo d'India et l'expression du désespoir atteint une intensité inouïe.


Odi quel rosignolo. Naumann, Naturgeschichte der Vögel Mitteleuropas

Parmi les duettos au sentiment plus léger et à la veine populaire, on remarque Ardo, lassa, e non ardo, sa jolie mélodie et surtout son accompagnement canonique sophistiqué comportant tous les instruments du continuo, accompagnement présent à l'identique dans un interlude (Acte I, scène 13) de Il palazzo incantato de Luigi Rossi (1597-1653) (4,5). Aucun madrigal ne surpasse en charme et beauté sonore le délicieux Dialogo della rosa dont le refrain m'évoque le chant populaire napolitain. Un autre sommet pourrait être Torna il sereno Zeffiro dans lequel le compositeur met en musique un monologue sous la forme d'un duo, dispositif vocal qui permet de représenter les sentiments contraires d'une même personne: son adoration du délicieux printemps et en même temps le désespoir le plus profond de son coeur. En effet, le ravissant refrain est chaque fois entrecoupé par un bref lamento. Par contre Pallidetta qual viola est une canzonetta pleine de charme et sans histoires dans ses sept strophes d'inspiration populaire. Enfin Sprezzami bionda e fuggimi au charme indicible étonne par sa ligne vocale asymétrique et ses harmonies surprenantes.


Dialogo della rosa. The amateur's Gardener's Rose Book 1905.

Les personnages figurant dans les textes sont incarnés par les admirables cantatrices que sont Mariana Flores et Julie Roset. La voix de la première nommée est plus corpulente et plus dramatique que celle plus légère de la seconde. Les timbres de voix des deux sopranos sont également savoureux et leur alliage dans les duettos fonctionne à merveille. Toutes les deux, chacune à sa manière, traduisent parfaitement les élans, les souffrances, le désespoir des héroïnes (Armida, Olimpia, La Didone) qu'elles incarnent et avec lesquelles elles font corps avec une sincérité admirable. Mariana Flores connait parfaitement ce répertoire qu'elle magnifie à chacune de ses interventions comme par exemple dans La finta pazza de Francesco Sacrati (1605-1650) (5) ou encore El Prometeo d'Antonio Draghi (1634-1700). Son tempérament dramatique exceptionnel s'est puissamment exprimé dans ces monodies et notamment dans Mentre che 'l cor ou le lamento d'Olimpia. J'avais déjà vu Julie Roset à Dijon dans La finta pazza mais c'était la première fois que je l'écoutais au disque. J'ai été subjugué par la pureté de sa voix et ses délicieux suraigus dans Torna il sereno Zeffiro, par ses vocalises d'une légèreté aérienne mais d'une redoutable précision dans Odi quel Rossignolo et par son engagement passionné dans Infelice Didone.


Pallidetta qual viola

Le continuo (clavecin, orgue, théorbe, guitare, archiluth, harpe et basse de viole) qui accompagnait les deux chanteuses était à géométrie variable. Parfois un seul instrument était à l'oeuvre dans certains madrigaux, l'orgue par exemple dans Or che 'I ciel e la terra mais l'effectif était au complet dans Ardo, lassa, e non ardo ou Chi nudrisce tua speme. Bien que tous les instrumentistes fussent à louer, j'ai été particulièrement sensible aux volutes raffinées du théorbiste Quito Gato et de la luthiste Monica Pustilnik qui donnaient la réplique aux vocalises de Julie Roset dans Mercé! Grido piangente. La harpe enchantée de Marie Bournisien colorait délicieusement l'ensemble dans Odi quel rosignolo. Les interventions dramatiques de la basse de viole (Margaux Blanchard) dans Ardo, lassa, e non ardo, La tra 'l sangue e le morti ou encore dans Mentre che 'l cor étaient aussi dignes d'éloges. La touche unique du maestro Leonardo Garcia Alarcon (clavecin, orgue, direction musicale) se reconnaissait dans l'agencement élégant, expressif et inspiré des accompagnements en liaison étroite avec le caractère des œuvres interprétées.



Ce premier contact avec Sigismondo d'India sera un enchantement pour beaucoup d'amateurs du premier baroque italien; ils seront subjugués par la profondeur de l'art de ce compositeur, poète, théorbiste qui mérite sans aucun doute une place de choix aux côtés de Claudio Monteverdi au Panthéon des musiciens (7).



  1. Jorge Morales et Leonardo Garcia Alarcon, Notice du CD Lamenti e Sospiri, © Outhere 2021.

  2. Jorge Morales, Sigismondo d'India, un Monteverdi "concitato". Etude du huitième livre de madrigaux du compositeur palermitain. Le jardin de musique, 6(2), 79-107, 2010.

  3. Les textes du livret écrits en langue italienne ont été traduits en français par Jean-François Lattarico.

  4. http://www.baroquiades.com/articles/chronic/1/palais-enchante-rossi-cappella-mediterranea-dijon

  5. http://www.baroquiades.com/articles/chronic/1/palais-enchante-rossi-cappella-mediterranea-dijon-rg

  6. http://www.baroquiades.com/articles/chronic/1/finta-pazza-strozzi-capella-mediterranea-dijon-2019

  7. Cet article provient d'une chronique publiée dans BaroquiadeS: http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/lamenti-sospiri-sigismond-india-cappella-mediterranea-outhere

  8. Les illustrations libres de droits proviennent de Wikipedia que nous remercions.





mardi 8 juin 2021

Les voyages de l'Amour de Joseph Bodin de Boismortier

 

Psyché et l'Amour par François Gérard (1770-1837)

L'Amour, lassé de favoriser par ses flèches les hyménées des mortels, voudrait bien mettre à son actif un succès amoureux. Accompagné de son confident Zéphire, il se déguise en berger, prend le nom de Silvandre et va tenter sa chance à la campagne avec la bergère Daphné mais celle-ci recherche un amour véritable et ne donne pas suite à ses avances. Il se rend ensuite à la ville où sous le nom d'Alcidon, il courtise Lucile, amour semble-t-il, payé de retour. Comme un devin prédit à la jeune fille qu'elle est destinée au dieu de l'Amour, Lucile mal conseillée par sa nourrice Béroé, décide de repousser le modeste Alcidon. Prenant l'apparence d'Emile, un notable romain, l'Amour cherche à la cour d'Auguste son bonheur et tombe amoureux de la belle Julie mais cette dernière est sensible aux charmes du galant Ovide et méprise le pauvre Emile. Dépité, il retourne à la campagne et retrouve Daphné. Cette dernière se souvenait du gentil berger Silvandre qui l'avait courtisée autrefois et regrettait qu'il l'eût abandonnée. Quand on lui annonce le mariage de Silvandre, la bergère se désespère mais l'Amour (Silvandre) touché par sa constance, dévoile sa véritable identité. L'union de l'Amour et de Daphné est célébré dans la liesse.

Le livret du ballet Les voyages de l'Amour fut signé par Charles-Antoine Leclerc de La Bruère (1716-1754). Tout le monde applaudit sa belle versification et sa construction originale avec un quatrième acte qui, revenant au point de départ, offrait une conclusion très harmonieuse. Sur cet habile livret, Joseph Bodin de Boismortier (1689-1755), plus connu jusque là par sa production instrumentale, composa sa première œuvre théâtrale d'importance. Cette dernière fut créée à l'Académie Royale de Musique en 1736 deux mois après la reprise des Indes galantes de Jean-Philippe Rameau (1683-1764). Boismortier intégra dans un livret, somme toute assez léger voire frivole, des éléments dramatiques et fit un usage important des tonalités mineures qui montraient sa fascination pour le grand genre de la tragédie lyrique. Quoique ces incursions dans le domaine dramatique ne plussent pas à tout le monde, l'oeuvre bénéficia d'un succès certain. En raison des réserves de la critique, le compositeur écrivit un nouvel acte II peu de temps après la création de l'oeuvre. Le succès de cette dernière fut également amoindri par le désistement probable des chanteuses interprétant le rôle titre (Mademoiselle Petitpas) et celui de Zéphire (Julie Eeremans). Ces dernières durent être remplacées par Pierre Jélyotte (haute-contre) et Louis-Antoine Cuvilliers (taille), changements majeurs nécessitant des ajustements compliqués qui furent probablement nuisibles au succès durable de l'oeuvre (1). La carrière de Pierre Jélyotte a fait l'objet d'un dossier complet (2).


Vénus et Cupidon par Sebastiano Ricci (1659-1734)

Comme dans la plupart des ouvrages lyriques français de cette époque, cette œuvre offre une alternance d'interludes instrumentaux, de récitatifs, d'airs, de duos et de choeurs. Tous ces numéros sont généralement très courts ce qui évidemment contribue à donner à l'ouvrage beaucoup de vie et de dynamisme. Les choeurs frappent comme la foudre, les pièces instrumentales dansées sont d'une grande variété. Mais cette concision nuit aux airs dont la brièveté (de une à trois minutes) empêche parfois les chanteurs d'exprimer leurs sentiments et de développer leurs moyens vocaux. L'écriture de Boismortier est volontiers polyphonique et cet usage du contrepoint donne beaucoup d'attrait à sa musique en général, aux choeurs et aux trois duos en particulier. Dans ces derniers, les deux protagonistes ne chantent pas à la tierce comme c'est souvent le cas à l'opéra mais leurs voix sont totalement indépendantes ce qui confère à ces duos une vie et une musicalité merveilleuses. Le compositeur fait un usage massif des instruments à vents (hautbois, bassons, trompettes, flûtes) avec beaucoup de finesse, de sensibilité et d'habileté.


Le présent enregistrement propose après l'acte I, les deux versions de l'acte II, la première à la suite de la seconde. Grâce à cette excellente initiative, aucune note de Joseph Bodin de Boismortier n'est perdue. A mon humble avis, la première version me paraît dramatiquement et scéniquement supérieure à la seconde et il me semble préférable dans un souci de cohérence dramatique, de privilégier cette première version si on écoute l'oeuvre d'une seule traite. En confiant le rôle titre et celui de Zéphire à deux sopranos, György Vashegyi a réhabilité l'oeuvre dans sa forme idéale.


Psyché ranimée par le baiser de l'Amour par Antonio Canova (1757-1822) Photo Jastrow

L'oeuvre regorge de beautés diverses. Dans le prologue, le duo de l'Amour (Chantal Santon Jeffery) et de Zéphyre (Katherine Watson), Partons, abandonnons Cythère est une merveille de grâce et de vocalité.

L'acte I est écrit presque tout le temps dans le mode mineur. La scène 2 possède une puissance digne d'une tragédie lyrique, elle débute avec: Un prix est dans ce jour proposé, sorte de chaconne dont la basse obstinée est répétée par une basse de viole tandis que l'Amour déguisé en berger sous le nom de Silvandre (Chantal Santon Jeffery) chante une magnifique mélodie suivie bientôt par un chant plein de passion et de désir: Tournez vers moi ces yeux qui vous rendent si belle. Un duo exalté de l'Amour et de Daphné (Judith van Wanroij) clôt le passage. La scène 3 n'est pas moins belle avec un remarquable Hymne à l'Amour chanté par Silvandre: Charmant vainqueur, aimable maître...et un air de basse (Thersandre incarné par Thomas Dolié) avec choeur absolument génial: Pour mériter les dons de l'immortelle, dans laquelle le baryton dialogue d'égal à égal avec le choeur de façon audacieuse. L'acte I se termine avec un choeur percutant: Berger, jouissez de la gloire.

L'acte II (première version) débute avec des rythmes pointés très lullistes. D'ailleurs tout cet acte ne déparerait pas une tragédie lyrique comme le montre l'air de Béroé (Eléonore Pancrazi): Confident du destin, auquel répond le Devin (Thomas Dolié) dans une magnifique envolée : Volez, volez, accourez à ma voix. L'acte II culmine avec l'invocation du Devin: Disparaissez, voiles impénétrables..., répétée par le choeur, passage d'une sombre grandeur avec ses roulements de timbales qui rappelle des scènes voisines du Phaëton de Lully. On notera aussi dans cet acte, deux autres choeurs splendides dont un choeur polyphonique de voix aigües (sopranos et haute-contres) Portez la chaine la plus belle.

L'acte III débute avec un air très intense de l'Amour (Chantal Santon Jeffery) qui a pris le nom d'Emile: Mes feux sont écoutés. Le personnage de Julie (Eléonore Pancrazi) est doté d'airs spectaculaires. L'erreur de nos déguisements, malheureusement trop court, est frappant par la hardiesse de sa mélodie intemporelle. Julie chante ensuite Suivons l'Amour et la Folie. La Folie est une figure dont l'opéra du 18ème siècle fut friand (3) et on se délecte en écoutant les mots, l'Amour est l'âme de la vie, la Folie en est l'agrément, chantés avec passion par Eléonore Pancrazi. Cette dernière triomphe ensuite sur le fantastique air avec trompettes: De l'amour, chantons la gloire, un des sommets de l'opéra. L'acte s'achève sur la confrontation finale entre Julie et Emile sous forme d'un récitatif très dramatique.

Tandis que l'Amour a repris la figure du berger Silvandre, l'acte IV s'ouvre avec Doux sommeil qui suspend les maux des misérables, sommet incontesté, chef d'oeuvre vocal et instrumental où la voix de la bergère Daphné (Judith van Wanroij) est accompagnée par trois flûtes et les cordes avec sourdines. Là encore on est frappé par la beauté des vers de Leclerc de la Bruère et de la mélodie de Boismortier. Dans la même veine le ravissant choeur féminin : Célébrons les amours d'un fidèle berger, est accompagné aussi par trois flûtes. Enfin l'union du berger et de la bergère est scellé dans le grand choeur final: Vole Hymen, reviens à Cythère, écrit curieusement dans le mode mineur et qui est rien moins que triomphal.


J'ai raffolé de la déclamation française de tous les interprètes dans les récitatifs. Le rôle titre parcourt toute l'oeuvre, il était attribué à Chantal Santon Jeffery (soprano). La voix de cette dernière se détache par la finesse de son grain, son éclat et sa brillance incomparables, qualités qui étaient parfaitement appropriées pour incarner le dieu de l'amour et que nous avons louées précédemment (4). Katherine Watson chantait le rôle de Zéphire, confident de l'Amour avec beaucoup d'engagement et une voix très expressive, notamment dans ses magnifiques interventions au quatrième acte. Thomas Dolié (baryton) en grande forme chantait quatre rôles différents (Thersandre, le Devin, Adherbal, Ovide) avec une voix à la projection impressionnante et une diction admirable tout en se coulant dans la peau de tous ces personnages. Quel chanteur! La bergère Daphné trouvait en Judith van Wanroj (soprano) une interprète inspirée et émouvante qui faisait une démonstration éblouissante de grand style français. La vaniteuse Julie était incarnée avec beaucoup d'énergie et en même temps de finesse et d'ironie par l'excellente mezzo-soprano Eléonore Pancrazi. Enfin
Katia Velletaz (soprano) que j'avais beaucoup aimée dans son interprétation du rôle d'Isabella dans la Capricciosa corretta de Vicent Martin i Soler, prêtait sa belle voix et sa musicalité au personnage de Lucile mais également à Hylas (très bel hymne à l'Amour), Dircé et un habitant de Cythère.

Le Purcell choir est une magnifique phalange avec un pupitre de sopranos renversant. Les autres pupitres ne sont pas en reste avec des hautes-contre très doux et des tailles et des basses puissantes.

L'Orfeo orchestra brille par ses cordes nerveuses et ses vents. Les flûtes traversières omniprésentes se distinguent par leur sonorité fruitée et leur intonation parfaite. Deux hautbois virtuoses et une délicieuse musette apporte de jolies notes pastorales. Le basson, instrument cultivé volontiers par Boismortier dans son œuvre instrumentale (5) et dans le présent ballet, était confié à trois remarquables interprètes.

György Vashegyi s'est déjà magnifiquement illustré avec Phèdre de Lemoyne (6), Isbé de Mondonville (7), Naïs de Rameau (8), Hypermnestre de Gervais, dans le projet ambitieux d'enregistrer des opéras français méconnus du 18ème siècle, et l'opéra-ballet Les voyages de l'Amour constitue un jalon incontournable de ce parcours.


  1. Benoît Dratwicki, Notice du coffret Les voyages de l'Amour, © Glossa-2020.

  2. Emmanuelle Pesqué, http://cmsdt-spectacles.blogspot.com/2014/07/pierre-jelyotte-1713-1797-le-platee-et.html

  3. http://www.baroquiades.com/articles/chronic/1/eclats-de-folie-amarillis-ambronay-2019

  4. http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/brillez-astres-nouveaux-vashegyi-aparte

  5. http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/sonates-flute-a-bec-basson-lauzer-lussier

  6. http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/phedre-lemoyne-vashegyi-pbz

  7. http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/isbe

  8. http://www.baroquiades.com/articles/recording/1/nais-rameau-vashegyi-glossa

  9. Les illustration libres de droits sont tirées de Wikipedia que nous remercions.