II. Le trio en si bémol K 502 et les trois trios composés pour Puchberg
Meindert Hobbema, le moulin sur la rivière, fin des années 1660 |
Après les trios en si
bémol K 256 de 1776 et en sol majeur K 496 de 1786 (1), Mozart compose
également en 1786 le trio en si bémol majeur K 502 et en 1788 trois
autres trios en mi majeur K 543, en do majeur K
548 et en sol majeur K 563 (Trios pour Puchberg).
Trio en si bémol
majeur K 502
Toutes les qualités qui ont été relevées dans le trio précédent K 496, nous les trouvons dans ce trio K 502 avec en prime, une recherche constante d'unité.
Toutes les qualités qui ont été relevées dans le trio précédent K 496, nous les trouvons dans ce trio K 502 avec en prime, une recherche constante d'unité.
Le premier mouvement
allegro 4/4, de structure sonate, présente la particularité d'être
construit sur un thème unique. Cette caractéristique que l'on
trouve fréquemment chez Joseph Haydn ou Muzio Clementi, est rare
chez Mozart, très attaché à des structures sonates à deux thèmes
ou parfois plus. A partir du rondo en ré majeur K 485 de 1785,
Mozart inaugure un style nouveau, consistant à bâtir un morceau
entier sur un seul thème. Il écrit de cette façon l'andante de son
trio K 496, vu précédemment et le premier mouvement du trio pour
pianoforte avec clarinette et alto K 498. Dans le premier mouvement
du trio K 502 comme d'ailleurs dans celui du quatuor à cordes K
499 , ce procédé est poussé dans ses limites extrêmes. Cet
allegro a des dimensions remarquables et pourtant quelle économie de
moyens ! Tout le morceau est bâti sur le thème initial, exposé
en tierces chromatiques puis en sixtes au pianoforte auxquelles
répondent au violon un petit motif, sorte de gruppetto. Pendant tout
le morceau le thème chromatique et sa réponse seront échangés,
combinés, modulés d'une façon tout à fait délectable. Malgré
l'économie du matériel thématique, l'invention de Mozart est
inépuisable dans sa façon de tirer partie de toutes les
possibilités du thème. A plusieurs reprises, le début du thème
sera énoncé en imitations serrées par les deux mains du pianiste
ou par le violon et le violoncelle, entrainant des frottements
audacieux (secondes ou neuvièmes mineures). Finies les longues
ritournelles ou ponts qui faisaient la liaison entre les thèmes chez
le jeune Mozart. Tout est matière à développement thématique dans
ce splendide allegro dont la science compositionnelle engendre chez
l'auditeur une satisfaction pour l'esprit.
Le mouvement lent
larghetto en mi bémol majeur n'a pas la richesse et la concentration
de l'exceptionnel andante du trio K 496 précédent mais c'est quand
même un superbe morceau d'une grande beauté mélodique. Au plan
formel, il s'apparente à la fois à un rondo (2) par la présence
d'un refrain exposé trois fois et entrecoupé de deux intermèdes
ayant valeur de couplets et à un thème varié dans la mesure où
chaque exposé du refrain est notablement modifié. Le refrain est un
thème d'une grande noblesse et lors de son dernier exposé, son
expression est renforcée par un accompagnement admirable du violon
et du violoncelle.
Le troisième mouvement
allegretto 4/4 est un rondo-sonate dont le thème principal fait
figure de refrain et dans lequel le couplet central est un
développement sur le thème du refrain. Cette forme hybride
deviendra de plus en plus fréquente dans les œuvres des dernières
années de Mozart. Le refrain est basé sur un thème délicieux,
dont un des motifs, une sorte de gruppetto est voisin d'un des motifs
du thème principal du premier mouvement, renforçant ainsi l'unité
de l'oeuvre entière. Le premier couplet amène un thème nouveau qui
fonctionne comme le second thème d'une structure sonate. Mais le
premier thème reprend ses droits à la fin de ce qui ressemble
beaucoup à l'exposition d'une structure sonate, tandis qu'au violon
apparaît une énergique gamme descendante, véritable fusée. Les
deux thèmes du refrain et du premier couplets font l'objet de
nombreuses imitations et combinaisons tout au long du morceau et
notamment dans la partie centrale qui est en fait un véritable
développement. Dans la coda du morceau, on assiste à un feu d'artifice où tous les éléments thématiques, refrain,
gruppetto, second thème, fusée sont combinés de façon délectable.
Ce finale complexe et spirituel dans lequel la science sait se faire
discrète et gracieuse, est indiscutablement le plus beau des
mouvements finaux des six trios et un exemple de ces mouvements
terminaux qui surpassent en dimensions et signification musicale tous
les autres mouvements d'une œuvre (symphonie en la majeur K 201,
sonate pour violon et piano en la majeur K 521, symphonie Jupiter K
551, quatuor en fa majeur K 590, quintette en ré majeur K 591).
Meindert Hobbema, Le moulin à eau, 1664 |
Trio en mi majeur K 542
Après le trio K 502 très
novateur, on pouvait penser que Mozart poursuivrait son avantage dans
les trios suivants. Quand il recommence à écrire des trios deux
ans plus tard durant le printemps 1788, la situation a changé,
Mozart est criblé de dettes, le succès le fuit et il est contraint
d'emprunter de l'argent à son ami et frère en maçonnerie Johann Michael Puchberg. C'est
dans ces circonstances que nait, le 22 juin 1788, le trio n° 4 en mi
majeur K 542 qui pourrait avoir été composé pour remercier
Puchberg de son aide. Tandis qu'on retrouve dans les deux premiers
mouvements le feu sacré qui caractérise des deux trios précédents,
le découragement et la fatigue sont perceptibles dans le dernier
mouvement.
Pourtant le trio en mi
majeur K 542 commence idéalement. D'abord la tonalité de mi majeur
(quatre dièzes à la clé) que Mozart utilise pour la première et
unique fois comme tonalité principale dans une œuvre entière. Le
premier mouvement, allegro 4/4, débute par un thème chromatique
irisé de couleurs changeantes, typique de cette tonalité, la plus
sensuelle de toutes (3). Ce thème
exposé par le piano est suivi de deux quintes descendantes, il est
repris par tous les instruments et les quintes prennent tout leur
sens lorsqu'elles sont émises dans les profondeurs du violoncelle.
Un pont conduit tout naturellement au second thème, exposé
placidement par le piano et le violon dans la tonalité de si majeur.
Trait de génie, grâce à une modulation brusque, le thème est
maintenant chanté par le violoncelle en sol majeur et le changement
d'éclairage produit un effet fabuleux! Des imitations serrées
entre les trois instruments nous conduisent via sol mineur à la
dominante de mi majeur par un impressionnant raccourci. Après ce
passage splendide et très romantique, le premier thème devenu
fantomatique conclut l'exposition à la dominante si majeur. Le
développement est construit autour des quintes qui circulent à
travers les trois instruments tandis qu'un contrechant en croches
munies d'une appoggiature leur est opposé. Ce contrechant sera
réutilisé dans le dernier mouvement de l'oeuvre. A cette page
contrapuntique succède une page où le pianoforte se livre à une
sorte d'improvisation fantaisiste dans les tonalités de sol# et do#
mineur et c'est la réexposition, notablement variée. En effet une
fois le thème initial réexposé, on assiste à un retour du même
thème dans la tonalité de mi mineur puis des quintes dont
l'expression est complètement transformée grâce à de belles
modulations mordorées, ensuite il n'y a pas de grands changements
mis à part l'intervention du violoncelle, cette fois en do
majeur (on passe sans transition de mi majeur à do majeur),
encore plus intense et expressive que la première fois.
Andante grazioso 2/4 en la
majeur. Il débute par un thème d'une grâce mélodique sans
pareille qui n'est pas sans rappeler l'andante de la symphonie n° 85
La Reine de Haydn (1785). Le traitement de ce thème est particulier
dans la mesure où à chacune de ses apparitions, l'harmonisation
sera subtilement différente si bien qu'aucune monotonie ne sera
ressentie lors des nombreuses apparitions de ce thème unique.
L'intermède central en la mineur confère à cet andante une forme
de type romance. On s'attend à un
thème nouveau mais Mozart,
économisant le matériel thématique, transpose simplement en mineur
le thème initial. On assiste alors à des imitations très
expressives de ce thème entre violon et main droite du pianiste
d'une part et violoncelle et main gauche du pianiste d'autre part.
Le ton est plus élégiaque que dramatique. Le retour du thème en la
majeur s'accompagne de nouvelles harmonisations toujours plus
raffinées, signe d'un art parvenu à son sommet. Cet andante
grazioso qui porte bien son nom est un bijou qui, sous une apparence
innocente, recèle des trésors de science.
Finale allegro 4/4. Mozart
avait songé à un autre finale de rythme 6/8 qu'il a abandonné en
cours de route. Dommage car cette esquisse assez poussée était
magnifique et s'illuminait de belles modulations. A la place Mozart a
composé un rondo assez long mais basé sur un thème assez neutre,
peu enclin à donner lieu à un travail thématique. Le long thème
du refrain se termine par un motif d'une mesure muni d'une
appoggiature donnant un certain élan. Ce fragment est quasiment
identique à un thème apparaissant lors du développement du
premier mouvement. On voit bien Mozart embarrassé par ce refrain et
se livrant lors du premier couplet à de longues ritournelles
débouchant sur pas grand chose. Après le deuxième exposé du
refrain survient, en guise de couplet central, un développement.
C'est le motif qui terminait le refrain qui fera les frais du
développement où le violoncelle va pouvoir enfin faire
entendre sa voix sous les doubles cordes incisives du violon. Tout
s'arrête brusquement et le violon se livre à un beau chant
passionné en do # mineur vite relayé par le clavier, le tout
encadré de barres de reprises. Après les barres de reprises, le
chant continue en sol # mineur et c'est la réexposition reproduisant
sans changements la première partie avec ses interminables
ritournelles. La coda plus intéressante relève un peu le tout et
c'est le motif qui terminait le refrain, exposé en imitations par le
clavier, le violon et le violoncelle qui scelle l'oeuvre dans une
unité retrouvée.
A la densité des trios K
496 et K 502 et des deux remarquables premiers mouvements du trio
542, s'oppose le caractère plus relâché du présent finale.
Visiblement Mozart semble moins s'intéresser à ce genre musical car
ce finale, agréable (c'est quand même du Mozart), curieusement
encensé par les commentateurs d'aujourd'hui (4), me semble avoir été
composé très vite. Comme le dit Georges de Saint Foix, Mozart
n'a pas eu le temps de faire court.
Meindert Hobbema, Le moulin à eau, 1663-5. |
Trio en do majeur K 548
On a comparé le trio K
542 à la symphonie n° 39 en mi bémol contemporaine (4). C'est à
la symphonie Jupiter K 551 à laquelle on pense avec ce trio K 548 :
même tonalité, même départ olympien, même ambiance joyeuse.
Pourtant les ressemblances s'arrêtent là car le trio K 548
apparaît bien modeste face à l'orgueilleuse symphonie portant le
nom du roi des dieux. Avec ce trio, Mozart modère ses ambitions, il
lui faut maintenant boucler rapidement une série de six qui pourrait
s'avérer vendable. Ce trio sera donc plus court que les précédents
mais loin d'être inintéressant.
Allegro 4/4
structure sonate. Il débute par un unisson martial des trois
instrumentistes auxquels répond timidement piano la main droite du
pianiste. C'est en somme le début de la symphonie Jupiter et
un bel exemple de contraste entre l'admonestation impérieuse du
maître de l'Olympe et la timide réponse du mortel, dualité dont
Beethoven fera le meilleur usage dans son œuvre à venir et
notamment dans son magnifique andante con moto du concerto
pour pianoforte n° 4 opus 58! Cet allegro est une structure sonate
classique à deux thèmes possédant une stabilité tonale (on
navigue entre do et sol majeur) assez exceptionnelle chez Mozart à
cette période de sa vie. Les deux thèmes ne donnent lieu à aucune
élaboration thématique. Le développement est bien plus
intéressant, il débute par un canon entre le piano et les cordes
sur le thème initial toujours aussi impérieux, exposé en sol
mineur puis en ré mineur. La réponse à ce thème est une idée
nouvelle, descendant par demi-tons, de caractère plaintif qui va
circuler aux trois instruments et prendre de belles couleurs grâce
aux modulations. C'est au tour de la réponse piano au thème
principal qui, à travers des modulations expressives, amène de
façon toute naturelle la réexposition. Celle-ci est semblable à
l'exposition mis à part de nouvelles modulations sur la réponse au
thème principal qui, exposée en do mineur apporte un relief
inattendu. La surprise vient de la réapparition du nouveau thème
chromatique du développement dans la coda du morceau qui apporte une
touche d'inquiétude rapidement balayée par le retour du thème
initial. Ce dernier est énoncé presque timidement par le piano et
les deux instruments à cordes concluent le mouvement avec assurance.
Andante cantabile en fa
majeur ¾, structure sonate. Il débute par un beau thème énoncé
par le piano avec un grand luxe de nuances. La fin du thème consiste
en une formule de triples croches qui jouera un rôle considérable
au cours du morceau. Un nouveau thème en do majeur est chanté par
la main gauche du pianiste et repris par le violoncelle qui va lui
donner un caractère très expressif. L'exposition s'achève avec le
motif en triples croches du thème initial joué par le piano au
dessus d'un accompagnement très chantant du violoncelle. Le
développement s'ouvre par un unisson des trois instruments, un
accord de ré majeur suivi par un exposé du thème par le violon et
le violoncelle en si bémol majeur. Le motif de triples croches qui
terminait le thème va donner lieu à de belles imitations entre le
violon et le violoncelle assorties de modulations expressives tandis
que, trait de génie, le pianoforte chante éperdument le deuxième
thème et lui donne en prime une suite qui est une magnifique
cantilène. Ce passage est d'une suprême harmonie. La réexposition est voisine de l'exposition mais de
nouveaux contrepoints viendront encore enrichir l'harmonie. Ce très
bel andante, à la fois mélodieux et profond, est le sommet du trio.
Allegro 6/8, Rondo-sonate. Contrairement au finale du trio précédent,
cet allegro final est court et concentré. Le refrain a une saveur
pastorale et beaucoup de charme et se termine par une extension
constituée de neuf croches zigzagantes. Au cours de cette
exposition le début du refrain ainsi que l'extension de croches
feront l'objet de multiples imitations entre violon et violoncelle.
Le retour du refrain est suivi par le couplet central en do mineur,
qui fait office de développement et est basé sur l'extension du
thème principal partagée entre le piano le violon et le violoncelle
de manière ingénieuse. Le refrain est maintenant très modifié et
fait l'objet de multiples jeux contrapuntiques des trois instruments.
Un dernier retour du refrain orné de multiples appoggiatures brèves
aboutit à une coda charmante et en même temps très élaborée. Un
unisson brillant met un point final au trio. Ce remarquable mouvement
est un compromis entre plusieurs formes, la sonate, le rondo et la
variation, Mozart y pratique une étonnante économie de moyens. Tout
découle du thème du refrain.
Trio en sol majeur K 564
Ce dernier trio semble
avoir été composé très vite. Il est possible que Mozart projetait
une sonate pour pianoforte et qu'il lui a ajoutée en cours de route
une partie de violon et de violoncelle. En tout état de cause, il
s'agit d'une œuvre bien éloignée des idéaux artistiques qui
présidaient à la genèse des quatre trios précédents.
Dans le premier mouvement,
allegro, 4/4, on se croirait revenu dix ans en arrière avec un
agréable mouvement de sonate à deux thèmes charmants. Aucun nuage
nuage ne vient assombrir cet agréable paysage bucolique, le
développement est une aimable fantaisie sur un thème nouveau et la
réexposition reproduit sans changement significatif la première partie. Aucun
travail thématique n'est perceptible dans ce mouvement.
Comme toujours chez
Mozart, le mouvement lent Andante en do majeur 3/8 vient relever
infiniment le niveau de l'oeuvre. Il s'agit de variations sur un
thème. La première partie de ce thème est quasiment identique à
la partie correspondante du thème de l'andante de la symphonie en ré
majeur n° 75 de Joseph Haydn
(1779) qui est également un thème varié. Mozart connaissait cette
symphonie et il en a noté l'incipit dans son carnet de notes en
1783, en même temps que ceux des symphonies n° 62 et 47. L'adagio
de Haydn a marqué les esprits lors de l'exécution de la symphonie
en 1792 à Londres. Selon Haydn : cet
Andante fit une profonde impression sur un clergyman anglais qui, en
entendant ce mouvement, tomba dans la plus profonde mélancolie, car
la nuit précédente il avait rêvé cet Andante comme annonçant sa
propre mort. Il a immédiatement quitté la compagnie pour se mettre
au lit. Aujourd'hui, Mr Barthelemon m'a annoncé la mort de ce
pasteur protestant
(5,6).
Du fait de la formation instrumentale, le thème est moins solennel
et n'a pas le caractère hymnique qu'il a chez Haydn mais il est
quand même très émouvant. Dans la première
variation, le thème est au violon et le pianoforte l'accompagne en
doubles croches. Le violoncelle s'approprie le thème dans la seconde
variation avec un très bel accompagnement à la basse du piano.
L'effet sonore est très heureux. C'est un accompagnement en triolets
de doubles croches qui enrichit un nouvel énoncé du thème au
violon dans la 3ème variation. Le thème est notablement modifié
dans la 4ème variation et se partage entre le piano et les cordes à
l'unisson de façon très habile. Ces dernières en fait répondent
en écho aux diverses formulations du thème par le pianoforte.
La 5ème variation est en do mineur, très simple et très émouvante.
Les cordes dans l'aigu répondent au medium du piano de façon très
expressive. La variation 6 consiste en imitations entre violon et
violoncelle soutenues par les brillantes doubles croches du piano.
Dans la coda, le violon s'empare de ces triples croches et le
violoncelle dessine un contrechant très expressif.
L'allegretto final 6/8 sur
un rythme de Sicilienne est un morceau de structure originale, en
tant que compromis entre la variation et le rondo. Au rondo
appartient le thème principal qui fonctionne comme un refrain et
d'autre part les couplets, par contre, les multiples énoncés du
refrain souvent très modifié plus ou moins issus du thème peuvent
être considérés comme des variations. Le dernier énoncé du
refrain est remarquable par son écriture pianistique en mouvements
contraires bien plus dense que dans le reste de l'oeuvre et par de
très belles imitations canoniques entre les deux instruments à
cordes et les deux mains du pianiste.
Avec ce dernier trio, le
projet de Mozart tourne court et ce genre musical sera définitivement
abandonné. La concurrence était rude, dès l'année 1788, Joseph Haydn va
successivement donner naissance à trois superbes trios, HobXV.11 en
mi bémol, HobXV.12 en mi mineur, HobXV.13 en do mineur, en attendant
le trio en la bémol majeur HobXV.14 de 1790 qui est peut-être le
plus beau de tous et sans doute une de ses plus belles œuvres, tous
genres confondus (7).
Il reste au crédit de
Mozart d'avoir donné au violoncelle un rôle plus important que
celui de doublure de la basse du piano. Dans plusieurs mouvements, le
violoncelle a un rôle thématique et est mis à contribution dans
les passages contrapuntiques des développements sous forme de canons
ou imitations. Aucun trio de Haydn, de Pleyel, de Kozeluch ou
Sterckel ne présente de telles perspectives.
Finalement les deux trios
K 496 et K 502 font partie des plus belles œuvres instrumentales de
Mozart. En raison du rôle donné au violoncelle, elles constituent
le premier pas vers la création du trio moderne auquel Beethoven
puis Schubert, Schumann, Brahms donneront leurs lettres de noblesse.
1. https://piero1809.blogspot.com/2018/11/six-trios-pour-pianoforte-violon-et.html
2. Rondo ou rondeau : forme musicale ABACA dans laquelle des couplets B, C sont encadrés par un refrain A. Cette forme est utilisée dans les derniers mouvements des concertos aux époques classiques et romantiques.
3. Ce thème ressemble à celui qui ouvre la sonate n° 46 en mi majeur HobXVI.31 de Joseph Haydn.
4. B. Dermoncourt, Dictionnaire Mozart, Robert Lafont, 2005, p. 981-4.
5. http://haydn.aforumfree.com/t93-symphonie-n75-en-r-majeur
6. Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988, p. 1105 et sequentes.
7. http://haydn.aforumfree.com/t76-trio-n-27-en-la-bmol-majeur-hobxv-14-sublime-adagio
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